VEILLÉE TONI MORRISON - vendredi 9 août à partir de 19h à la librairie anglophone The Red Wheelbarro

Annonce aux adeptes et passionnés de l’œuvre de TONI MORRISON !! Après la nouvelle choc de la disparition, le 6 août, de l'immense écrivaine TONI MORRISON, Le Collectif James Baldwin, le Cifordom et Dooboot Radio ont décidé, dans la tradition de nos cultures noires, d'organiser une "veillée Toni Morrison" le vendredi 9 août à partir de 19h à la librairie anglophone The Red Wheelbarrow située en face des grilles du jardin du Luxembourg 9, rue de Médicis Paris 6e (métro, bus et RER; Luxembourg) Entrée Libre les lectures et performance artistique sont libres lire des extraits d’œuvres de Toni Morrison. Chacun amène quelque chose à manger et à boire!! contact - Samuel Légitimus collectifbaldwin@free.fr
EN MÉMOIRE DE TONI MORRISON

"LORSQUE LES GRANDS ARBRES TOMBENT" ("WHEN GREAT TREES FALL") de MAYA ANGELOU en français, anglais et allemand Composé à la mémoire de ses amis-frères que sont Alvin Ailey, James Baldwin, Franck Floyd, John O. Killens et Julian Mayfield, ce poème, que Maya Angelou récita également lors des funérailles d'Ossie Davis et Max Roach, est parfaitement adapté à la perte de sa grande amie Toni Morrison ------------------ "LORSQUE DE GRANDS ARBRES TOMBENT" de Maya Angelou (Traduction©Samuel LÉGITIMUS) Lorsque les grands arbres tombent, Les roches sur les collines lointaines frissonnent, Les lions courbent l'échine dans les hautes herbes, et même les éléphants se déplacent d'un pas lourd à la recherche d'un lieu sûr.. Lorsque les grands arbres tombent dans les forêts, les petites choses reculent dans le silence, leurs sens érodés au-delà de la peur. Lorsque les grandes âmes meurent, l'air qui nous entoure devient légère, rare, stérile. Nous respirons, à coup bref. Nos yeux, brièvement, perçoivent avec une clarté offensante. Notre mémoire, brusquement aiguisée, examine, rumine d'aimables paroles non-dites, des promesses de promenades jamais tenues. Les grandes âmes meurent et notre réalité, liée à eux, prend congé de nous. Nos âmes, dépendantes de leur nourriture, sont à présent rétrécies, ratatinées. Nos esprits formés et informés par leur éclat, déclinent. Nous ne sommes pas tant affolés que réduits à l'indicible ignorance des grottes sombres et froides. Et quand de grandes âmes meurent, Après une période, la paix fleurit, de manière lente et toujours irrégulière. Les espaces se remplissent d'une sorte de vibration électrique apaisante. Nos sens, restaurés, qui ne seront jamais les mêmes, nous chuchotent: Ils ont existé. Ils ont existé. Nous pouvons être. Être et être meilleurs. Car ils ont existé." ********* WHEN GREAT TREES FALL - By Maya Angelou When great trees fall, rocks on distant hills shudder, lions hunker down in tall grasses, and even elephants lumber after safety. When great trees fall in forests, small things recoil into silence, their senses eroded beyond fear. When great souls die, the air around us becomes light, rare, sterile. We breathe, briefly. Our eyes, briefly, see with a hurtful clarity. Our memory, suddenly sharpened, examines, gnaws on kind words unsaid, promised walks never taken. Great souls die and our reality, bound to them, takes leave of us. Our souls, dependent upon their nurture, now shrink, wizened. Our minds, formed and informed by their radiance, fall away. We are not so much maddened as reduced to the unutterable ignorance of dark, cold caves. And when great souls die, after a period peace blooms, slowly and always irregularly. Spaces fill with a kind of soothing electric vibration. Our senses, restored, never to be the same, whisper to us. They existed. They existed. We can be. Be and be better. For they existed.” ******** "WENN GROSSE BÄUME FALLEN" von MAYA ANGELOU (Übersetzung©Mathilda Légitimus) "Wenn große Bäume fallen, schaudern Felsen auf fernen Hügeln Die Löwen kräuseln die Wirbelsäule im hohen Gras, und sogar die Elefanten Wandern mit schweren Schritten zu einem sicheren Ort. Wenn große Bäume fallen in den Wäldern, treten die kleinen Dinge in die Stille zurück, ihre Sinne erodiert über die Angst hinaus. Wenn große Seelen sterben, wird die Luft um uns herum leicht, dünn, steril. Wir atmen kurz. Unsere Augen, kurz, nehmen mit offensiver Klarheit wahr. Unsere Erinnerung, verstärkt geschärft, nagt an freundlichen Worten - ungesagt, Versprechen von Spaziergängen - nie gehalten. Die großen Seelen sterben und unsere Realität, eng mit ihnen vereint, nehmen Abschied von uns. Unsere Seelen, abhängig von derer Nahrung, sind jetzt verengt, verschrumpelt. Unsere gebildeten Köpfe - gedüngt von deren Glanz sinken jetzt, verschrumpeln. Wir sind nicht stark aufgewühlt wie auf die unaussprechliche Ignoranz reduziert von dunklen und kalten Höhlen. Und wenn große Seelen sterben, blüht nach einer Weile der Frieden auf, langsam und stets uneben. Die Räume füllen sich mit einer Art beruhigender elektrischer Vibration. Unsere Sinne, restauriert, für immer verändert, flüstern uns zu.: Sie haben existiert. Es gab sie wirklich. Wir können existieren. Leben und uns bessern. Weil sie existierten."